La maman de Solange 

Solange, il me semble qu’elle s’appelait Solange. Elle travaillait dans les bureaux où je travaillais également à cette époque, dans le milieu des années 60. On est devenues copines, dans un bureau, les jeunes deviennent facilement amis, peut-être par protection « contre » les adultes qui ont quelque chose d’effrayant quand on a dix-huit et dix-neuf ans.

Cette fille m’a dévoilé l’histoire de sa famille. À ce moment-là, elle vivait chez sa grand-mère. Elle m’y a invitée et j’ai vu. Elle me racontait que sa grand-mère, il y a vingt ans, était tombée très amoureuse d’un homme plus jeune qu’elle, environ une dizaine d’années de moins, mais l’homme était très volage et la mémé très amoureuse alors pour le garder près d’elle, elle lui a présenté sa fille en mariage. Cette pauvre femme, la mère de ma copine Solange, a une histoire dramatique, à mes yeux. L’homme, l’amant de sa mère, devenu son mari, continuait de voleter de femme en femme délaissant la sienne à qui il venait de faire un enfant, ma copine Solange. La malheureuse mère vivait dans la misère, lavait son linge dehors à l’eau froide et même gelée en hiver, au fond d’une cour, il fallait casser la glace, et surtout, sans amour. Je n’en sais pas plus ou du moins je ne m’en souviens pas mais à force de souffrir elle s’est mise à taquiner la bouteille, juste la bière. Et c’est à cette réunion de famille que j’ai assisté, mémorable, pire que Zola. Autour de la table il y avait la grand-mère, le mari ex-amant, la malheureuse femme et d’autres membres de la famille, ils étaient tous contre elle à lui faire des reproches et elle se justifiait en jurant ses Grands Dieux qu’elle ne touchait plus une bouteille. L’état psychique de cette pauvre femme était lamentable, tellement abimé que ça me paraissait irrécupérable, c’était, une dérive, un naufrage. Elle arrivait à parler normalement en s’adressant à moi, avec un sourire, mais je reste persuadée qu’à l’intérieur, tout était détruit… J’ai souffert de la voir ainsi, torturée mentalement sans personne pour lui venir en aide, la tête sous l’eau et tous les autres autour d’elle, comme des démons…

J'ai téléphoné à l'instant au véto mais je n'ai pas eu d'info au sujet de Verdana...

J'attends son retour...

Question temps, toujours mauvais ici, pluie abondante hier, ciel gris permanent...

Ma minette Verdana est à l'hôpital, ils la soignent de leur mieux et pensent qu'elle va s'en sortir !

Elle nous manque !

Elle a : le coryza, 39,6 (mais maintenant ça va), de l'herpès, une kératite ! une déshydratation (pourtant elle boit bien) la pauvre...Ça lui a pris brusquement samedi...

Elle nous manque...

J'ai dit à la véto de lui dire qu'elle nous manque et ça a été fait, ils l'ont câlinée, elle reviendra jeudi... Eh bien : lundi, mardi, mercredi, jeudi... Fichtre...

Je ne veux pas crier victoire mais je ne suis encore jamais tombée, et heureusement car le fossé creusé est profond, je marche sur le bord ! Bof ça fait du bien de tester son équilibre ! En plus il faut que j'enjambe ce tronc couché, là c'est sportif ! Aller : faut bien sortir de sa zone de confort ! N'est-ce pas ?

Hier, visite à la ferme, une ferme bio qui fait surtout des graines : petit épeautre, graines de chanvre, quinoa, etc... Vraiment intéressant de voir à quel point il faut des machines pour trier les graines !

Là, les vaches regardaient les enfants courir et ça leur faisait une bonne distraction à ces braves bêtes !